funkiness a écrit :ensuite, sur le plan rythmique, c'est infiniment plus riche (moins binaire disons) que le rock et la pop. Sans parler des arrangements, qui peuvent être extrêmement subtils ou, à l'inverse, d'une simplicité confondante (James Brown), mais avec toujours le même effet
techniquement parlant, l'accent sur le premier temps est l'élément caractéristique du funk. Et cet accent, ou plutôt sa récurrence, peut provoquer - en tout cas chez moi - une sorte de transe. Je suis littéralement ravi. Je sors de moi-même (é-motion, ex-istence)). C'est une puissante sensation physique, comme si je communiais avec les Dieux, comme si mon existence gagnait en épaisseur, et là les mots ne peuvent plus rien.
Autant ton premier point ne me semble pas discriminant - gospel et soul aussi viennent des champs de coton - autant cet aspect là me semble intéressant. Le rythme.
Et là encore, que le funk prenne aux tripes par sa rythmique extatique, cela me paraît sonner juste.
Pour prolonger ton lien entre présocratisme et funk, sans doute ce style musical, parce qu'il est fondamentalement rythmique, permet-il de traduire la pulsion et l'énergie humaine.
En parcourant l'article de Wikipedia sur le Funk, l'anecdote sur le terme même me faisait penser à ce que les Grecs appelle les epithumiai : tout ce qui fait que nous sommes en vie (besoin de bouffe, de baise, de rire, de dormir, ...). Du champs de coton au besoin d'affirmer son humanité par le rythme, d'affirmer ce lien qui nous réunit : la pulsion du coeur, celle du tempo. Le Funk ou la musique thymotique.
Voilà pourquoi le funk serait ex-statique comme tu le dis.
Ceci te semble-t-il fondé ou bien est-ce là le signe d'un délire ?
En tout état de cause, merci pour cet échange.
H.